dimanche 25 octobre 2015

Huaraz - Callejón de Huaylas : Retour au parapente pour du vol plus que montagne !

Presque un mois sans voler, ça commençait à faire ! Ce n'est pas qu'il n'y a pas de montagnes au nord du Pérou mais l'activité n'est pas développée la bas, il n'y a pas de pilotes, et même si on a quelques fois été tentés par de bonnes conditions, on ne s'est pas mis en l'air une seule fois depuis le sud de l'Equateur (hormis pour Victor une fois à Leymebamba). 

Huaraz et le Callejón de Huaylas est réputé pour avoir de très fortes conditions aérologiques et bien que l'endroit est propice au tourisme de montagne, le vol libre est très peu développé dans cette région. En faite, l'addition des paramètres haute-altitude (faible densité de l'air), contraste de terrain élevé et relief bien marqué (la vallée est fortement encaissée, des sommets culminent entre 4000 m et 6500 m aux alentours) fait de cet endroit une zone "atomique" de vol. Certains pilotes qu'on a contacté on déjà eu des vitesses d'ascendances dans les thermiques de 12 m/s... et puis les zones ascendantes montent autant que les zones descendantes ! 
On rencontre donc le seul pilote de Huaraz, Berto, qui nous met lui aussi en garde sur les conditions du lieu, la brise de vallée qui peut se mettre en place très tôt, et nous détaille les différents sites de la vallée, les atterrissages, etc. Il est très sympathique. 
On se rend compte de la puissance du lieu pour le vol libre. Il faut garder en tête que le vol à Huaraz, c'est du costaud et qu'il faut bien prendre ses précautions : être tôt au décollage pour voler le matin, poser avant que la brise de vallée se mette en place, voler sur la cordillère noire est davantage recommandé, etc. 
Évidement, en ce qu'il me concerne, je ne fais pas trop le malin et je limite mes objectifs. Mais quand on voit ce qu'à fait Nick Neynens 15 jours auparavant depuis Caraz, ça nous donne des ailes quand même : Trace

Retour à Huaraz pour une semaine de parapente. 

Vue sur la cordillère noire. 

L'idée est de voler depuis les différents sites de la vallée, c'est à dire entre Huaraz et Caraz, ville située à 70 km au nord dans le Callejón de Huaylas. 

Jour 1 et Jour 2 :
Les deux premiers jours, on vole à Jangas, ville proche de Huaraz où l'on reste logé (toujours dans la 402 !). Décollage facile d'accès et bon marché : il suffit de se rendre d'abord à Jangas avec un petit bus puis de contracter un taxi pour se rendre à l'entrée de la mine sur le versant de la cordillère noire (15 soles), en marchant une quinzaine de minutes vers le nord (ne pas hésiter à demander aux locaux), on trouve de beaux terrains pentus pour décoller ! En réalité les décollages ne sont pas officiels dans cette vallée, rien n'est indiqué ou préparé pour le parapente, on peut décoller un peu partout : ceci ajoute une petite dose d'aventure ! 
Je fais deux ploufs (petits vols sans ascendances) pour ces deux vols : ça me fait du bien après presque un mois sans voler, je peux tâter quelques bulles malgré tout pour me rendre compte de la force des thermiques, atterrissage tranquille sur le stade de foot de Jangas (attention, il n'est pas recommandé de dépasser la rivière à cause de l'aéroport, le terrain de foot de Jangas constituant donc une bonne option pour atterrir). 
Victor crosse le deuxième jours en direction de Huaraz, joli vol, 20 km !

Décollage sauvage au dessus de Jangas. 
Petite marche d'approche.

La prévol !


Victor passe à proximité de Huaraz. En face, la cordillère blanche cachée par les nuages.

On se rend ensuite à l'autre bout de la vallée au nord pour explorer d'autres sites. Caraz est une petite ville bien agréable, le relief est encore plus marqué la bas (la vallée descend vers le nord) : la cordillère noire possède des sommets plus élevés et on trouve aussi les gros pics de la cordillère blanche dans les environs (Huascarán, Alpamayo, etc.). Ça, c'est de la montagne ! 
A Caraz, je dirais que les conditions sont royales : le logement coûte rien, le marché est super chouette pour prendre les petits déj', et les deux sites "connus" sont incroyables ! On est pas mal quand même !

Vue aérienne de Caraz.
Le marché est bien vide le matin !




Jour 3: 
On avait entendu parlé d'un site sur la cordillère noire au dessus de Caraz qui valait vraiment la peine. Berto nous avait plus ou moins indiqué sa situation : prendre un bus pour Pamparoma (qui part entre 7h et 8h du mat'), descendre du bus au sommet, marcher un peu en direction de la vallée pour trouver une zone où on peut décoller. Alors allons-y ! 
Moyennant quelques discussion avec les locaux, c'est finalement très simple de trouver la zone. Après 1h30 de bus et pour seulement 10 soles depuis Caraz, on se retrouve sur l'un des plus incroyables sites de parapente que je n'ai jamais connu : le décollage est à 4200 mètre d'altitude, on dispose de 2000 m de dénivelé entre le décollage et l’atterrissage, la vue est splendide mais les nuages cache les grands sommets de la cordillère blanche en face.
Je me permets donc de faire un énorme plouf d'environ 30 min ! Je pose à l'entrée de Caraz. Victor est parti en cross vers le nord : 35 km !






Jour 4 :  
Par curiosité, on va voler cette fois-ci sur l'autre versant. Il faut se rendre à Yungay et contracter un taxi (30 soles) en direction de Buenos Aires : c'est plus cher, moins haut mais malgré tout super joli ! Je me sens un peu plus chaud après ces trois ploufs des jours précédents ! On trouve un petit déco sauvage, on attend que les conditions se mettent en place et c'est parti ! 
Vol intéressant : on thermique ensemble avec Victor avant de faire une première transition sur le versant opposé, j'ai du mal à raccrocher quelques chose, c'est fort proche du relief, je décide d'aller poser. Victor continue en direction du nord... 
 
Montée avec le taxi : derrière les glaciers qui descendent de la cordillère blanche. 

En attendant que les conditions se mettent en place !

Le déco qu'on a trouvé. 



On thermique ensemble ! 



En haut à gauche : le déco. En bas à droite : la zone d'atterissage. 

Jour 5 : 
On termine notre semaine par un vol depuis le fameux site de 2000 mètre de dénivelé. Les conditions sont moins bonnes ce jour là, le ciel est couvert. Il y a du vent au déco et beaucoup d'humidité résiduelle dans l'air. 
Il s'avère finalement que ce vol fut vraiment incroyable : décollage dans le nuage, les conditions sont douces et on trouve un petit thermique de 9h00 du matin, on joue dans cet endroit avec les passages nuageux, tantôt dans le nuage, tantôt à côté, on thermique ensemble puis transite vers d'autres zones pour s'amuser. 
Ce fut un vol magique !

Juste après le déco !







La semaine de parapente s'achève alors, retour à Huaraz pour la soirée du samedi soir ! 

On est plutôt content car on a visité par le ciel les fameuses montagnes de Huaraz et le Callejón de Huaylas. 
N'oublions pas que fin octobre n'est pas dans la bonne saison. On a malgré tout pu voler tous les jours en prenant bien nos précautions, le matin toujours, on décollait aux alentours de 10h à chaque fois. Il n'était pas rare qu'il pleuve l'après midi. Concernant les ascendances, elles n'ont pas été aussi fortes que l'on s'attendait (peut être pour une question de saison aussi). 
Mais n'oublions pas quand même que voler à Huaraz reste du "bon gros vol montagne", du vol qui reste réservé à des experts si il est question de faire de la distance ou un bel endroit pour faire de beaux vols du matin !     

lundi 19 octobre 2015

Huaraz - Des montagnes en veux tu en voilà !

Le Pérou est bien évidement un pays fort montagneux, mais là bas à Huaraz, les montagnes de la cordillère blanche s'impose comme encore plus massives et plus hautes - une sorte de bout de cailloux qui dépasse du relief péruvien où culminent les plus hauts sommets du pays, une belles rangées de pics à plus de 6000 mètres d'altitude sur plus de 100 km de long  (sur un axe nord-sud) ! Avec ses 6768 m, le Huscarán, emblématique sommet de cette cordillère, est le plus haut sommet du Pérou et le deuxième pic le plus important de la cordillère des Andes (après l'Aconcagua). 
Située à presque 3100 mètres d'altitude, Huaraz est la ville principale installée au fond de la vallée formée par la cordillère blanche et la cordillère noire (moins haute), c'est une sorte de Chamonix du Pérou. 


Vue sur la Cordillère Noire - Vallée de Huaraz. 

C'est dans une famille traditionnelle péruvienne que nous allons découvrir en premier la vallée magique de Huaraz. Dès notre arrivé, on se rend dans des loges sous les conseils de Yulissa, une copine de Lima. En fait, on ne sait pas vraiment à quoi nous attendre, on ne s'est pas vraiment renseigné ! La maison se trouve dans un petit bled à l'extérieur de la ville, flanqué sur les contreforts de la cordillère blanche, c'est très joli, ça s'appelle Wilcahuain ! On rencontre Nelson et Christian qui nous introduise dans la famille : on découvre toute la famille et les touristes qui sont présent, on s'installe dans ce lieu tout à fait rustique mais plein de charmes. On se couche tôt car demain c'est BOULOT !
On comprend très vite l'organisation là bas, on travail un peu pour la famille et on est logés et  nourris - c'est une sorte de volontariat ! 
AAAhhh, ça y est on a saisi... demain on bêche le sol pour planter des patates !!

Pour le boulot, c'est simple : les hommes aux champs, les femmes font la cuisine, la lessive... fonctionnement à l'ancienne ! Nous voilà donc une pioche à la main (je dis une pioche mais c'est un outil spécial dont je ne me souviens plus du nom !) dans les champs familiaux en train de retourner la terre pendant toute la matinée. La tâche consiste à quadriller le champ, retourner et casser les blocs de terre avant de creuser une ligne où seront jeter les semences. C'est chouette, on est toute une bonne équipe, même Juanito, le llama, est de la partie. 
Bon travailleurs de bureau que l'on est, on se paye très vite des ampoules aux mains ! Tout est fait à la main et on mesure rapidement la charge de travail qu'un champ représente. Parfois seulement, on utilise les bœufs et la charrue. Notons par la dessus que nous sommes presque à 4000 mètres d'altitude et qu'il n'est pas facile de respirer ! 
En somme, le travail de paysans dans les Andes est vraiment très difficile, ça nous fait malgré tout pas de mal de bosser un peu !  
On rentre enfin à la maison où un bon repas nous attend.

Juanito est de la partie !

Juanito n'est pas facile, facile !






  
Ce n'est pas compliqué de s'intégrer dans cette famille ! Toute la famille vit ensemble, il y a  le père, la mère, le tonton, les sœurs, les frères, les cousins, 4 autres touristes sont présents, et puis les animaux bien sur : chats, chiens, cochons d'Inde, poules, coq... c'est très vivant dans la cours extérieure où l'on se réunit pour discuter et manger ! Ils parlent quechua entre eux mais savent le castillan aussi ! Il nous donne des petits surnom quechua d'ailleurs, on rigole beaucoup ! Je suis impressionné à quel point ces personnes sont toujours joyeuses malgré la dureté de la vie et du peu de confort qu'il y a. 
L'échange est vraiment sympa, la maman nous raconte sa vie difficile, l'ancienne maison où ils habitaient avant, le papa nous parle du travail, ils fabriquent et entretiennent les chemins de randonnée dans les montagnes : un travail de titan, les frères nous enseignent la culture des peuples indigènes locaux, ils travaillent d'ailleurs au centre de ruines incas situées juste au dessus de la maison, on donne un coup de main à Christian pour son projet touristique... 
Vraiment une très bonne expérience, très dépaysants, que je recommande : Le Facebook de WilcaLodge  




La cuisine se fait évidement au feu de bois. 

La mama bonita.

En ce qui concerne la nourriture, on est loin du "Lomo saltado" ou du "Arroz chaufa". La aussi c'est traditionnel, ça vient de la terre ! Le matin, c'est un morceau de pain avec un verre de quinoa/avoine dans de l'eau... énergétique ! Le midi et le soir, ce sont bien souvent des patates (qui sont trop bonnes) avec du riz et parfois de la viande. En dessert, le mazamorra, une purée de courge légèrement sucrée... il faut s'y faire ! Comme beaucoup de famille péruvienne, ils élèvent des cochons d'indes : ceux-ci logent sous la cuisine à bois et de temps en temps, il y en a un qui passe à la casserole. On est pas resté assez longtemps alors on a pas goutté !

On profite également d'être à Wilcahuain pour visiter les alentours : petits village traditionnels, ruines incas... Les énormes montagnes dominent en arrière plan et d’immenses vallées séparent ces pics de roche et de glace. 






Huaraz !



Mon compagnon de ballade !



On réalise une rando dans la "quebrada" (nom donné à ces grandes vallées) Llaca pour visiter un magnifique lac de moraine  portant le même nom. Le relief est très escarpé, les pentes sont vertigineuses ! C'est magnifique, on en reste bouche-bée et ce n'est que le début !








Laguna Llaca. 





Les Queñuas (Polylepis), arbres natifs des Andes tropicales que l'on rencontre essentiellement à haute altitude.

Après avoir passé quelque temps dans cette famille, on décide ensuite de consacrer une semaine au parapente. La saison n'est normalement pas vraiment propice à la pratique (saison des pluies) mais on a observé quelques belles journées alors on ne perd pas espoir. 

Retour à Huaraz, ville bien agréable avec nombre de petits bars et restaurants sympas, ambiance montagne assurée, grimpeurs, alpinistes et randonneurs constituent la faune de la ville ! On chope une piaule super agréable - la 402 - dans une sorte de petit hôtel qui ne paye pas de mine...

Vue depuis la 402 !