mercredi 6 janvier 2016

Iquique, du parapente en veux tu en voila !

Pour arriver à temps pour le nouvel an, on est parti la vieille depuis Cochabamba. C'est un long bus de nuit puis de jour qui remonte toutes les vallées pour traverser l'altiplano bolivien, passer à la frontière de Pisiga à côté des volcans, redescendre sur le Salar de Surir et enfin atteindre l'océan Pacifique. C'est du 2600m, 3600m puis 0m ! Au réveil, c'est drôle de se trouver dans un autre monde, celui de l'altiplano, désert d'altitude, et surtout le passage de la cordillère occidentale est majestueux. C'est la qu'on passe la frontière pour entrer au Chili, ça laisse le temps de prendre l'air dans ce milieu aride parsemé de volcans. Ca me rappelle beaucoup le "paso" un peu plus au nord qu'on avait emprunté avec Julio en 2013 - panoramas exceptionnels dans les parcs nationaux Lauca, côté chilien, et Sajama, côté bolivien - et la nuit passé au village de Parinacota. En un mot : Splendide !





Au fond, le salar de Surir.

Bref, nous voici arrivé au Chili. La vuelta po ! Je suis tellement content de retrouver ce pays où j'ai vécu durant 1 an, il y a 3 ans en arrière ! Iquique je connais déjà mais je ne volais pas à l'époque. Avoir les parapentes au dos prend maintenant tout son sens dans cet endroit, en quelque sorte considéré comme la Mecque du parapente en Amérique du Sud. C'est qu'à Iquique, on peut voler 365 sur 365 jours ! Il y a tout un tas de pilotes du monde entier qui viennent se dégourdir quand c'est pas la saison chez eux ! C'est aussi un site très propice à l'apprentissage de l'acrobatie - il est facile de prendre de l'altitude, s'envoyer un run et recommencer sans jamais aller poser !

Comme c'est l'hiver dans l'hémisphère nord, c'est remplit d'européens et de nord américains. Le contraste entre Cochabamba et Iquique se fait donc carrément ressentir. La langue d'échange est maintenant l'anglais au Flight Parc, l'hôtel des parapentistes d'Iquique. C'est un bel endroit à l'extérieur de la ville, vue sur l'océan, propriétaire plutôt relax, et le mot d'ordre est : parapente ! C'est complètement un autre monde, c'est aussi agréable de se retrouver entre passionnés !


Le Flight Park !

On va donc y passer une petite semaine dans cet endroit et on rencontrera tout du beau monde, dont certains très bon pilotes participant à la coupe du monde. Aussi, étant donné que l'Open de Santiago, commence bientôt, les pilotes du nord du continent sud-américain s'y rendant en profitent pour faire une halte à Iquique. C'est ainsi qu'on recroisera certaines personnes qu'on a rencontré dans notre voyage, dont German et Miguel.
Et oui le monde du parapente est un petit monde !! Et ça s'est une richesse !


Ya po ! Vamos por una botella de Pisco ! Après un nouvel an arrosé et quelques cascades professionnelles, on se met au parapente.


Le déco Alto Hospicio. 

Le rythme au Flight Parc est plutôt cool : vol au-dessus d’Iquique le matin depuis Alto Hospicio, puis vols ludiques sur les dunes de Palo Buque l’après-midi et bouffe, bières et discussions sur la terrasse de l’hôtel le soir. On a la chance d’avoir en plus à chaque fois un magnifique coucher de soleil ; les conditions de vie durant cette petite semaine sont en fait idylliques.


A Palo Buque, au coucher de soleil !

C’est pratique de voler depuis Alto Hospicio, il suffit de prendre les transports en commun qui passent juste en dessous de l’hôtel et nous laisse à côté du déco. On pose ensuite sur la plage à deux pas du Flight Parc, pour aller prendre le déjeuner. Certains même se lancent sur un posé directement au Flight parc, sur la zone de pliage-espace réduit, comme Victor par exemple !






Au dessus d'Iquique


Victor à l'approche du Flight parc. 
Joli posé ! Pas évident !

L’après-midi, les conditions forcissent bien souvent, alors on laisse le côté urbain pour aller voler à une dizaine de kilomètres direction sud, dans un endroit beaucoup plus sauvage. 


Les dunes de Palo Buque.


Les dunes de Palo buque sont énormes et ravissantes ! C’est un endroit privilégié pour le parapente, une sorte de dune de Pilat mais avec cent fois plus de possibilités ! On part de tout en bas, on gonfle son aile et se laisse gentiment monter sur les pentes pour décoller et monter de plus en plus haut. C’est vraiment  très ludique ! Surtout quand on part du sol, qu’on va se poser un peu plus au sud et beaucoup plus haut sur la dune magique, que du beau sable fin, on se dort un peu la pilule sur ces pentes, on s’amuse, on repose, on discute et on rentre au soleil couchant à Palobuque : le parapente est un formidable moyen de transport !   







En fait, les dunes il y en a partout. Le nord du Chili est un désert et ce désert arrive jusqu’à l’océan : toute la côte est donc un ridge de sable d’environ 500m de dénivelé sur des kilomètres et des kilomètres. C’est donc sur cette crête qu’il est possible de s’amuser, c’est aussi le long de cette côte qu’il est possible de faire de long cross.

A Iquique, les conditions sont thermodynamiques : dynamique de bord de mer mêlé à du thermique se créant sur les pentes de sable de la côte. C’est nouveau pour moi, j’avoue avoir été plusieurs fois surpris ! J’ai pris des petits pétards qui m’ont bien fait me rappeler de tenir mon aile ! C’est très spécial et plutôt préoccupant étant donné qu’on vole plutôt proche du relief.
On a donc tenté de faire du cross chaque matin depuis Alto Hospicio vers le sud mais pas facile facile. Le plafond toujours bas, une grosse inversion, c’était plutôt technique surtout quand le vent du sud commence à se lever en fin de matinée. J’ai rien pu faire. Victor a fait un bel aller-retour au-dessus jusqu’à Palo Buque. D’autres pilotes, qui volent sous des gros guns, ont fait un aller-retour jusqu’à l’aéroport, situé à une quarantaine de kilomètres au sud.


Il faut passer des zones un peu sous le vent, c'est très spécial.
On est parfois bloqué et on ne peut pas passer de l'autre côté du relief. 


Le cinquième jour, un couple d’amis écossais de Victor, en vacance au Chili pour trois semaines débarquent à Iquique. Ces derniers, Sofia et Seb, ont bien l’intention d’aller visiter le désert et le salar d’Atacama, ils ont loués une voiture. Après deux jours de vol avec Seb qui est aussi parapentiste, on embarque à bord de la petite voiture de location, bien chargée, pour 4 jours de road trip à travers le désert ! 






Bye bye Iquique ! Un voyage dans le voyage, une sorte de vacances à la plage !



Bonus


Notre collection de chapeaux, acheté en Bolivie, à la dernière minute !
Victor et Miguel. 
Un style incomparable !
On ne se sépare plus de nos beaux couvre-chef !